• Jour 2

    Aujourd'hui pas de réveil, du sommeil à récupérer, on se lève à 10h30 (9h30 heure française) ! Un petit tour de métro et nous partons à l'assaut du coeur historique d'Athènes. Nous commençons par l'Agora Romaine, mais celle-ci n'ouvre qu'à midi : on a bien fait de faire la grasse mat' ! Il faut dire que nous sommes le Jeudi Saint, veille du week-end de la Pâques Orthodoxe, célébrée une semaine après la Pâques Catholique. Pâques est la fête la plus importante du Christianisme Oriental. Les Grecs célèbrent très largement cette fête, plus que Noël. Elle revêt un caractère religieux bien sûr, mais également populaire et traditionnel. C'est un moment à la fois spirituel et festif. Athènes connaît ainsi une ambiance très particulière pendant les jours qui précèdent et suivent Pâques. Commerces, musées, sites ont donc des horaires très aménagés... On patiente donc un peu devant ce site où fut transféré, sous la domination romaine, le centre civique d'Athènes. On y pénètre par la porte d'Athéna Archégète, bien préservée, flanquée de quatre colonnes doriques et érigée au Ier siècle par Jules César.

    Porte d'Athéna Archégète

    Les fouilles partielles ont dévoilé les fondations de plusieurs édifices, dont des latrines publiques du Ier siècle comportant 68 sièges, et un propylée. Du côté Nord, la mosquée Fethiye Djami est l'un des rares vestiges ottomans de la ville. A l'extrémité de l'Agora Romaine, la Tour des Vents, en bon état, fut élevée au Ier siècle av J.-C. par un astronome syrien, Andronicos.

    Agora Romaine

    Cette ingénieuse construction octogonale en marbre pentélique servait de gnomon, de girouette, de clepsydre et de boussole. Chaque côté représente un point cardinal et s'orne d'un personnage ailé symbolisant l'un des quatre vents. Sous chacun des bas-reliefs, apparaissent des traces très estompées de cadrans solaires. 

    Tour des Vents

     

    Nous déambulons ensuite dans Plaka, le plus vieux quartier de la capitale. Celui-ci se dresse au pied de l'Acropole. Au moment de l'indépendance du pays, avant d'être choisie comme capitale en 1834, Athènes était une petite bourgade de province : ses 5000 habitants vivaient ici, au nord-est du rocher sacré. Cette ancienneté fait le charme de Plaka : un village pittoresque aux ruelles enchevêtrées dans une mégalopole. En grimpant sur les hauteurs, apparaît ensuite un quartier secret accroché au flanc nord-est de l'Acropole. Petites maisons blanchies à la chaux, géraniums et basilic aux fenêtres, ruelles étroites et escaliers alambiqués : tout évoque les Cyclades. Bienvenus à Anafiotika. Le quartier tient son nom d'Anafi, une des îles les plus éloignées de l'archipel. Chassés par la pauvreté d'Anafi ou de Santorin, des maçons sont venus en nombre pour bâtir la capitale au XIXe siècle. En s'installant ici, sous le Parthénon, ils ont recréé l'atmosphère de leurs villages cycladiques. Notre promenade se poursuit ensuite en direction de l'Acropole, en passant par la colline de l'Aéropage d'où nous jouissons d'une vue magnifique sur Athènes.

    Colline de l'Aéropage

    Tour à tour, notre oeil s'arrête sur l'Acropole, la colline du Lycabette ou encore l'Agora Antique et notamment son temple d'Héphaïstos.

    Acropole

    Temple d'Héphaïstos

    Le soleil cogne, même si nous cherchons l'ombre des ruelles et des arbres jouxtant cette promenade, nous sentons que nous prenons des couleurs... Une courte pause sandwich et rafraîchissement et nous nous approchons un peu plus de l'Acropole. En chemin, nous admirons l'Odéon d'Hérode Atticus, érigé en 161 par le riche romain Hérode Atticus en mémoire de son épouse Regilla. Représentations théâtrales, concerts et spectacles de danse y sont toujours donnés aujourd'hui, notamment lors du Festival d'Athènes.

    Odéon d'Hérode Atticus

    Nous faisons ensuite une halte au théâtre de Dyonisos. Un théâtre en bois fut construit au VIe siècle av J.-C. sur le site où se déroulaient les Grandes Dyonisies. Reconstruit en pierre et en marbre entre 342 et 346 av J.-C., il avait une capacité de 17000 places sur 64 niveaux, dont une vingtaine existe encore. Un autel à Dyonisos se dressait au milieu de la fosse d'orchestre.

    Théâtre de Dyonisos

    Nous arrivons enfin aux Propylées qui formaient l'entrée de l'Acropole. Construites par Mnésiclès entre 437 et 432 av J.-C., ces portes monumentales se composent d'un corps central flanqué de deux ailes et constituaient les seules entrées vers la "ville supérieure". La porte du milieu s'ouvrait sur la voie des Panathénées. Le plafond de la salle centrale s'ornait d'un plafond étoilé. L'aile nord servait de pinacothèque.

    Propylées

    Propylées

    Jouxtant les Propylées se dresse le petit temple d'Athéna Nikè en marbre pentélique aux proportions exquises. Restauré récemment, il fut conçu par Callicratès et érigé en 425 av J.-C. Sa cella (salle abritant la statue de la déesse) abritait une statue en bois d'Athéna Victorieuse (Nikè) et sa frise extérieure dépeignait des scènes de la mythologie, de la bataille de Platée (479 av J.-C.) et des Athéniens luttant contre les Béotiens et les Perses.

    A droite des Propylées, le temple d'Athéna Nikè

    Nous faisons ensuite le tour du mythique Parthénon. Ce dernier symbolise la gloire de la Grèce antique. Il est dédié à Athéna Parthénos, déesse incarnant le pouvoir et le prestige de la cité. C'est le plus grand temple dorique en Grèce, et le seul construit presque entièrement en marbre pentélique. Créé par les architectes Ictinos et Callicratès pour être le fleuron de l'Acropole, il fut achevé pour les Grandes Panathénées de 438 av J.-C., les fêtes célébrées tous les quatre ans en l'honneur de la déesse de la cité. Le temple comporte des colonnades doriques comptant huit colonnes cannelées sur ses côtés étroits et dix-sept sur ses côtés longs. Pour donner à l'ensemble une forme parfaite, les lignes étaient incurvées, créant une illusion d'optique : les fondations (comme toutes les surfaces horizontales de l'édifice) sont légèrement concaves et les colonnes légèrement convexes pour que l'ensemble paraisse droit. Sous la direction de Phidias, Agoracrite et Alcamène sculptèrent les frontons, les frises et les métopes, alors rehaussés d'or et de couleurs vives. Des sculptures délicates ornaient à l'origine les deux frontons du temple. Le fronton ouest représentait la dispute d'Athéna et de Poséidon pour la possession de la cité, et le fronton est la naissance d'Athéna, sortie de la tête de Zeus. Conçues par Phidias, les métopes sont des panneaux sculptés placés entre des triglyphes cannelés. Les métopes du côté est représentent les combats des géants et les dieux de l'Olympe. A l'ouest, on y voit Thésée menant les jeunes Athéniens à la bataille contre les Amazones. Ceux du sud illustrent la compétition entre les Lapithes et les Centaures lors d'un banquet de noces, et ceux du nord, la guerre de Troie. La cella était surmontée d'une frise ionique dépeignant la procession des Panathénées. La statue qui inspira l'érection du temple - l'Athéna Polias (Athéna de la cité) - est considérée comme l'une des merveilles du monde antique. Conçue par Phidias et achevée en 432 av J.-C., elle se dressait à presque 12 m sur son piédestal et était recouverte d'or. Son visage, ses mains et ses pieds étaient en ivoire, et ses yeux en pierres précieuses. En 426, la statue fut transportée à Constantinople où elle disparut.

    Le Parthénon

    Nous nous dirigeons enfin vers l'Erechtéion. Achevé en 406 av J.-C., ce sanctuaire fut édifié sur la partie la plus sacrée de l'Acropole, où Poséidon avait frappé le sol de son trident, et où Athéna avait fait naître l'olivier (Après que le Phénicien Cécrops eut fondé une ville sur un énorme rocher près de la mer, les dieux de l'Olympe proclamèrent qu'elle devrait hériter du nom de la divinité qui ferait le don le plus précieux aux mortels. Athéna, déesse de la Sagesse, entre autres, leur donna l'olivier, symbole de paix et de prospérité. Poséidon, dieu de la Mer, frappa un rocher de son trident et fit apparaître une source d'eau salée. Les dieux jugèrent que le don d'Athéna serait plus utile aux Athéniens car il leur fournirait nourriture, huile et bois. La déesse domine encore aujourd'hui la mythologie athénienne et de grands monuments de la ville lui sont dédiés). Le temple d'Erecthéion était consacré au culte d'Athéna, de Poséidon et d'Erechtée, roi mythique d'Athènes. Ce magnifique exemple d'architecture ionique a été construit sur plusieurs niveaux pour compenser l'irrégularité du terrain.

    Temple d'Erechthéion

    L'Erechthéion se reconnaît d'emblée aux six caryatides (415 av J.-C.) qui soutenaient son portique sud. Ces jeunes filles ont été inspirées par des femmes de Caryes (l'actuelle ville de Karyès, en Laconie). On pense que chacune devait porter un bol de libation dans une main et retenir son drapé de l'autre.

    Temple d'Erechthéion et ses six caryatides

    Sur le côté nord de l'Erechthéion, un temple était dédié à Poséidon bien qu'il n'est pas obtenu la cité. Le portique sculpté à caissons, qui présente encore la trace de son trident, était autrefois orné de couleurs vives. 

    Temple de Poséidon

    Nous complétons la visite de l'Acropole par la visite de son musée. Situé sur les contreforts sud de l'Acropole, cet imposant bâtiment contemporain rassemble les trésors restants du site. Plusieurs strates de l'histoire flottent au-dessus des ruines, à portée de regard de l'Acropole, ce qui permet de voir les chefs-d'oeuvre dans leur contexte.

    En sortant du musée, nous nous rafraîchissons de quelques douceurs glacées. Rafraîchissement écourté : la serveuse a malencontreusement échappé la commande de la table voisine en partie sur Laurent ! Epuisés par cette journée riche, nous rentrons à l'appartement. Douche, un peu de repos, dîner, un regain d'énergie nous pousse à ressortir profiter des animations en ce vendredi Saint. Les nombreuses églises ont rythmé toute cette journée du son de leurs cloches. Concert incessant et surprenant depuis ce matin, il ne s'est pas passé quinze secondes sans qu'au moins une église ne vienne se rappeler à nous en faisant sonner ses cloches d'un coup, parfois deux, ou bien trois . C'est donc dans cette curieuse ambiance sonore que nous nous rendons aux alentours de 21h assister aux processions de l'épitaphe.

    Vue nocturne sur la bibliothèque d'Hadrien et l'Acropole

    Il y a vraisemblablement autant de processions que d'églises. Dans chacune, les femmes ont préparé l'épitaphe en le décorant de fleurs. Il symbolise le tombeau du Christ. L'épitaphe est porté par des jeunes gens à travers les rues de la ville et est suivi par un pope et de nombreux fidèles portant une bougie. Certaines processions sont accompagnées par une fanfare, d'autres par des chants byzantins. Nous en croisons plusieurs avant d'arriver à la cathédrale où manifestement les festivités sont déjà terminées ! Dommage car elles semblaient plus importantes... Sur le parvis, une estrade où la TV range son matériel, et  deux fanfares l'une de policiers l'autre de marins ont également posé leurs instruments. A l'intérieur de la cathédrale, la foule se presse mais là aussi l'heure est au rangement... Nous décidons donc de rentrer à l'appartement, une bonne nuit de sommeil ne sera pas de trop pour nous remettre de cette belle et longue journée ! 

    Cathédrale d'Athènes


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