• Le réveil hurle 4h30... C'est dur ! Arrivés la veille dans cet hôtel proche de l'aéroport de Barcelone, nous nous extrayons difficilement du lit douillet et confortable. Notre seule motivation : notre avion décolle à 7h20, destination Athènes !

    Après 3h de vol, nous enchaînons 1h de bus en direction du centre-ville. Encore 10 minutes de métro, et nous retrouvons, comme prévu, Katerina, qui nous conduit à notre appartement. Le quartier nous paraît peu engageant, très populaire, entre jeunesse désoeuvrée, rues sales et graffitis, mais on verra plus tard qu'il est à l'image de tous les quartiers d'Athènes qui portent encore aujourd'hui les stygmates de la terrible crise subie par les grecs. Heureusement, le logement est plutôt propre, moderne, bien équipé et l'accueil de Katerina est chaleureux. Celle-ci nous conseille plusieurs restaurants. Cela tombe bien, il est 14h, nos ventres crient famine. Nous suivons donc ses recommandations, direction "Les Seychelles" ! Ce restaurant dénote dans le quartier et sa façade rappelle vraiment les demeures seychelloises... Il fait bon, nous nous installons en terrasse et profitons de notre premier repas grec. 

    Jour 1

    Après nous être régalés, nous prenons la destination du musée Benaki. Ce beau musée privé sert d'écrin à la vaste collection d'Antonis Benakis, rassemblée pendant 35 années de voyages en Europe et en Asie. En 1931, Benakis transforma la maison familiale en musée. La collection est étonnamment diversifiée : objets de l'âge du bronze mis au jour à Mycènes et en Thessalie ; oeuvres du Greco ; mobilier sacré d'Asie Mineure ; poteries, argenterie et objets en cuivre ou en bois rapportés d'Egypte, d'Asie Mineure et de Mésopotamie ; et une remarquable collection de costumes grecs régionaux. Nous terminons la visite au café du musée sur une terrasse dominant le Jardin National et offrant une superbe vue sur Athènes. Le ciel est couvert et laisse même couler quelques gouttes...

    En sortant du musée, nous allons découvrir les vestiges du Lycée fondé par Aristote en 335 av J.-C., récemment ouvert au public après des années de fouilles archéologiques. Dans ce gymnasium, initialement situé hors des murs de la cité, le philosophe enseignait à ses disciples en marchant, c'est pourquoi son courant prit le nom d'école péripatétique (de peripatetikos, "qui aime se promener en discutant").

    La fatigue se faisant sentir, nous regagnons la station de métro en coupant par le Jardin National. Même si ce poumon vert est très agréable, nous ne nous attardons pas car nous aurons l'occasion d'y revenir... Quelques courses et nous rentrons "à la maison" terminer cette première et riche journée.


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  • Aujourd'hui pas de réveil, du sommeil à récupérer, on se lève à 10h30 (9h30 heure française) ! Un petit tour de métro et nous partons à l'assaut du coeur historique d'Athènes. Nous commençons par l'Agora Romaine, mais celle-ci n'ouvre qu'à midi : on a bien fait de faire la grasse mat' ! Il faut dire que nous sommes le Jeudi Saint, veille du week-end de la Pâques Orthodoxe, célébrée une semaine après la Pâques Catholique. Pâques est la fête la plus importante du Christianisme Oriental. Les Grecs célèbrent très largement cette fête, plus que Noël. Elle revêt un caractère religieux bien sûr, mais également populaire et traditionnel. C'est un moment à la fois spirituel et festif. Athènes connaît ainsi une ambiance très particulière pendant les jours qui précèdent et suivent Pâques. Commerces, musées, sites ont donc des horaires très aménagés... On patiente donc un peu devant ce site où fut transféré, sous la domination romaine, le centre civique d'Athènes. On y pénètre par la porte d'Athéna Archégète, bien préservée, flanquée de quatre colonnes doriques et érigée au Ier siècle par Jules César.

    Porte d'Athéna Archégète

    Les fouilles partielles ont dévoilé les fondations de plusieurs édifices, dont des latrines publiques du Ier siècle comportant 68 sièges, et un propylée. Du côté Nord, la mosquée Fethiye Djami est l'un des rares vestiges ottomans de la ville. A l'extrémité de l'Agora Romaine, la Tour des Vents, en bon état, fut élevée au Ier siècle av J.-C. par un astronome syrien, Andronicos.

    Agora Romaine

    Cette ingénieuse construction octogonale en marbre pentélique servait de gnomon, de girouette, de clepsydre et de boussole. Chaque côté représente un point cardinal et s'orne d'un personnage ailé symbolisant l'un des quatre vents. Sous chacun des bas-reliefs, apparaissent des traces très estompées de cadrans solaires. 

    Tour des Vents

     

    Nous déambulons ensuite dans Plaka, le plus vieux quartier de la capitale. Celui-ci se dresse au pied de l'Acropole. Au moment de l'indépendance du pays, avant d'être choisie comme capitale en 1834, Athènes était une petite bourgade de province : ses 5000 habitants vivaient ici, au nord-est du rocher sacré. Cette ancienneté fait le charme de Plaka : un village pittoresque aux ruelles enchevêtrées dans une mégalopole. En grimpant sur les hauteurs, apparaît ensuite un quartier secret accroché au flanc nord-est de l'Acropole. Petites maisons blanchies à la chaux, géraniums et basilic aux fenêtres, ruelles étroites et escaliers alambiqués : tout évoque les Cyclades. Bienvenus à Anafiotika. Le quartier tient son nom d'Anafi, une des îles les plus éloignées de l'archipel. Chassés par la pauvreté d'Anafi ou de Santorin, des maçons sont venus en nombre pour bâtir la capitale au XIXe siècle. En s'installant ici, sous le Parthénon, ils ont recréé l'atmosphère de leurs villages cycladiques. Notre promenade se poursuit ensuite en direction de l'Acropole, en passant par la colline de l'Aéropage d'où nous jouissons d'une vue magnifique sur Athènes.

    Colline de l'Aéropage

    Tour à tour, notre oeil s'arrête sur l'Acropole, la colline du Lycabette ou encore l'Agora Antique et notamment son temple d'Héphaïstos.

    Acropole

    Temple d'Héphaïstos

    Le soleil cogne, même si nous cherchons l'ombre des ruelles et des arbres jouxtant cette promenade, nous sentons que nous prenons des couleurs... Une courte pause sandwich et rafraîchissement et nous nous approchons un peu plus de l'Acropole. En chemin, nous admirons l'Odéon d'Hérode Atticus, érigé en 161 par le riche romain Hérode Atticus en mémoire de son épouse Regilla. Représentations théâtrales, concerts et spectacles de danse y sont toujours donnés aujourd'hui, notamment lors du Festival d'Athènes.

    Odéon d'Hérode Atticus

    Nous faisons ensuite une halte au théâtre de Dyonisos. Un théâtre en bois fut construit au VIe siècle av J.-C. sur le site où se déroulaient les Grandes Dyonisies. Reconstruit en pierre et en marbre entre 342 et 346 av J.-C., il avait une capacité de 17000 places sur 64 niveaux, dont une vingtaine existe encore. Un autel à Dyonisos se dressait au milieu de la fosse d'orchestre.

    Théâtre de Dyonisos

    Nous arrivons enfin aux Propylées qui formaient l'entrée de l'Acropole. Construites par Mnésiclès entre 437 et 432 av J.-C., ces portes monumentales se composent d'un corps central flanqué de deux ailes et constituaient les seules entrées vers la "ville supérieure". La porte du milieu s'ouvrait sur la voie des Panathénées. Le plafond de la salle centrale s'ornait d'un plafond étoilé. L'aile nord servait de pinacothèque.

    Propylées

    Propylées

    Jouxtant les Propylées se dresse le petit temple d'Athéna Nikè en marbre pentélique aux proportions exquises. Restauré récemment, il fut conçu par Callicratès et érigé en 425 av J.-C. Sa cella (salle abritant la statue de la déesse) abritait une statue en bois d'Athéna Victorieuse (Nikè) et sa frise extérieure dépeignait des scènes de la mythologie, de la bataille de Platée (479 av J.-C.) et des Athéniens luttant contre les Béotiens et les Perses.

    A droite des Propylées, le temple d'Athéna Nikè

    Nous faisons ensuite le tour du mythique Parthénon. Ce dernier symbolise la gloire de la Grèce antique. Il est dédié à Athéna Parthénos, déesse incarnant le pouvoir et le prestige de la cité. C'est le plus grand temple dorique en Grèce, et le seul construit presque entièrement en marbre pentélique. Créé par les architectes Ictinos et Callicratès pour être le fleuron de l'Acropole, il fut achevé pour les Grandes Panathénées de 438 av J.-C., les fêtes célébrées tous les quatre ans en l'honneur de la déesse de la cité. Le temple comporte des colonnades doriques comptant huit colonnes cannelées sur ses côtés étroits et dix-sept sur ses côtés longs. Pour donner à l'ensemble une forme parfaite, les lignes étaient incurvées, créant une illusion d'optique : les fondations (comme toutes les surfaces horizontales de l'édifice) sont légèrement concaves et les colonnes légèrement convexes pour que l'ensemble paraisse droit. Sous la direction de Phidias, Agoracrite et Alcamène sculptèrent les frontons, les frises et les métopes, alors rehaussés d'or et de couleurs vives. Des sculptures délicates ornaient à l'origine les deux frontons du temple. Le fronton ouest représentait la dispute d'Athéna et de Poséidon pour la possession de la cité, et le fronton est la naissance d'Athéna, sortie de la tête de Zeus. Conçues par Phidias, les métopes sont des panneaux sculptés placés entre des triglyphes cannelés. Les métopes du côté est représentent les combats des géants et les dieux de l'Olympe. A l'ouest, on y voit Thésée menant les jeunes Athéniens à la bataille contre les Amazones. Ceux du sud illustrent la compétition entre les Lapithes et les Centaures lors d'un banquet de noces, et ceux du nord, la guerre de Troie. La cella était surmontée d'une frise ionique dépeignant la procession des Panathénées. La statue qui inspira l'érection du temple - l'Athéna Polias (Athéna de la cité) - est considérée comme l'une des merveilles du monde antique. Conçue par Phidias et achevée en 432 av J.-C., elle se dressait à presque 12 m sur son piédestal et était recouverte d'or. Son visage, ses mains et ses pieds étaient en ivoire, et ses yeux en pierres précieuses. En 426, la statue fut transportée à Constantinople où elle disparut.

    Le Parthénon

    Nous nous dirigeons enfin vers l'Erechtéion. Achevé en 406 av J.-C., ce sanctuaire fut édifié sur la partie la plus sacrée de l'Acropole, où Poséidon avait frappé le sol de son trident, et où Athéna avait fait naître l'olivier (Après que le Phénicien Cécrops eut fondé une ville sur un énorme rocher près de la mer, les dieux de l'Olympe proclamèrent qu'elle devrait hériter du nom de la divinité qui ferait le don le plus précieux aux mortels. Athéna, déesse de la Sagesse, entre autres, leur donna l'olivier, symbole de paix et de prospérité. Poséidon, dieu de la Mer, frappa un rocher de son trident et fit apparaître une source d'eau salée. Les dieux jugèrent que le don d'Athéna serait plus utile aux Athéniens car il leur fournirait nourriture, huile et bois. La déesse domine encore aujourd'hui la mythologie athénienne et de grands monuments de la ville lui sont dédiés). Le temple d'Erecthéion était consacré au culte d'Athéna, de Poséidon et d'Erechtée, roi mythique d'Athènes. Ce magnifique exemple d'architecture ionique a été construit sur plusieurs niveaux pour compenser l'irrégularité du terrain.

    Temple d'Erechthéion

    L'Erechthéion se reconnaît d'emblée aux six caryatides (415 av J.-C.) qui soutenaient son portique sud. Ces jeunes filles ont été inspirées par des femmes de Caryes (l'actuelle ville de Karyès, en Laconie). On pense que chacune devait porter un bol de libation dans une main et retenir son drapé de l'autre.

    Temple d'Erechthéion et ses six caryatides

    Sur le côté nord de l'Erechthéion, un temple était dédié à Poséidon bien qu'il n'est pas obtenu la cité. Le portique sculpté à caissons, qui présente encore la trace de son trident, était autrefois orné de couleurs vives. 

    Temple de Poséidon

    Nous complétons la visite de l'Acropole par la visite de son musée. Situé sur les contreforts sud de l'Acropole, cet imposant bâtiment contemporain rassemble les trésors restants du site. Plusieurs strates de l'histoire flottent au-dessus des ruines, à portée de regard de l'Acropole, ce qui permet de voir les chefs-d'oeuvre dans leur contexte.

    En sortant du musée, nous nous rafraîchissons de quelques douceurs glacées. Rafraîchissement écourté : la serveuse a malencontreusement échappé la commande de la table voisine en partie sur Laurent ! Epuisés par cette journée riche, nous rentrons à l'appartement. Douche, un peu de repos, dîner, un regain d'énergie nous pousse à ressortir profiter des animations en ce vendredi Saint. Les nombreuses églises ont rythmé toute cette journée du son de leurs cloches. Concert incessant et surprenant depuis ce matin, il ne s'est pas passé quinze secondes sans qu'au moins une église ne vienne se rappeler à nous en faisant sonner ses cloches d'un coup, parfois deux, ou bien trois . C'est donc dans cette curieuse ambiance sonore que nous nous rendons aux alentours de 21h assister aux processions de l'épitaphe.

    Vue nocturne sur la bibliothèque d'Hadrien et l'Acropole

    Il y a vraisemblablement autant de processions que d'églises. Dans chacune, les femmes ont préparé l'épitaphe en le décorant de fleurs. Il symbolise le tombeau du Christ. L'épitaphe est porté par des jeunes gens à travers les rues de la ville et est suivi par un pope et de nombreux fidèles portant une bougie. Certaines processions sont accompagnées par une fanfare, d'autres par des chants byzantins. Nous en croisons plusieurs avant d'arriver à la cathédrale où manifestement les festivités sont déjà terminées ! Dommage car elles semblaient plus importantes... Sur le parvis, une estrade où la TV range son matériel, et  deux fanfares l'une de policiers l'autre de marins ont également posé leurs instruments. A l'intérieur de la cathédrale, la foule se presse mais là aussi l'heure est au rangement... Nous décidons donc de rentrer à l'appartement, une bonne nuit de sommeil ne sera pas de trop pour nous remettre de cette belle et longue journée ! 

    Cathédrale d'Athènes


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  • Après une nouvelle grasse matinée, nous retournons au centre historique où il nous reste encore de belles choses à découvrir. Nous commençons par prendre un café sur un rooftop dont la vue est imprenable sur l'Acropole et la place Monastiraki.

    Vue sur l'Acropole et la place Monastiraki depuis le rooftop

    Puis, nous visitons la bibliothèque d'Hadrien, édifiée en 132 par l'empereur Hadrien. Elle fut l'un des plus somptueux bâtiments publics avant sa destruction par les Hérules en 267. Elle comportait une cour intérieure bordée de 100 colonnes et dotée d'un bassin central, des salles de lecture et de musique et d'un théâtre.

    Bibliothèque d'Hadrien

    Nous poursuivons notre parcours par l'Agora Antique. Coeur de l'Athènes antique, c'était le centre de la vie administrative, politique, commerciale et sociale. Place publique au VIe siècle av J.-C., elle fut dévastée par les Perses en 480 av J.-C., mais immédiatement reconstruite. Socrate y exposait sa philosophie et, en 49, Saint-Paul y prêcha le christianisme. Elle survécut jusqu'en 267, date à laquelle elle fut détruite par les Hérules. Les Turcs bâtirent un quartier résidentiel sur le site, qui fut démoli par les archéologues après l'indépendance de 1830, puis fouillé jusqu'aux niveaux du néolithique. Nous commençons la visite par le portique (stoa en grec) d'Attale qui servit de toute première galerie marchande. Construit par le roi Attale II de Pergame (159-138 av J.-C.), ce majestueux stoa sur deux niveaux compte 45 colonnes doriques au rez-de-chaussée et des colonnes ioniques dans la galerie supérieure. Il fut reconstruit à l'identique entre 1953 et 1956 par l'American School of Archaeology. Sa façade d'origine était peinte en bleu et rouge.

    Portique d'Attale

    Situé au rez-de-chaussée du portique d'Attale, le musée de l'Agora permet de se familiariser avec le site, notamment grâce à une maquette de l'Agora. Il met l'accent sur la naissance de la démocratie athénienne et expose une riche collection d'objets découverts sur place. On y admire les premiers bulletins de vote, une horloge antique, des pièces de monnaie et des figures en terre cuite. Les objets les plus anciens datent de 4000 ans av J.-C.

    Maquette de l'Agora Antique

    Le péristyle du stoa recèle des statues en marbre et en bronze, datant du Ve siècle av J.-C. au IIIe siècle, et représentant les dieux grecs.

    Une des nombreuses statues du musée de l'Agora

    Nous poursuivons la visite du site par l'église des Saints-Apôtres. Cette charmante petite église byzantine fut édifiée au début du Xe siècle pour commémorer l'enseignement de Saint-Paul dans l'Agora. Elle subit de nombreux remaniements sous la domination ottomane. Entre 1954 et 1957, elle fut dépouillée de ses ajouts du XIXe siècle et restaurée sous son aspect d'origine. Elle contient de jolies fresques byzantines provenant d'une église détruite.

    Eglise des Saints-Apôtres

    Nous continuons à déambuler dans cet immense site arboré. Nous profitons des magnifiques panoramas sur l'Acropole et l'Agora tout en imaginant la magnificience passée. Nous apprécions la quiétude du lieu.

    Vue d'ensemble sur l'Agora et l'Acropole

    Nous approchons du temple d'Héphaïstos qui surplombe le site.

    Au pied du temple d'Héphaïstos

    Le temple d'Héphaïstos est le temple dorique le mieux préservé du pays. Ce joyau dédié à Héphaïstos, dieu du feu, était entouré de fonderies et de forges. Bâti en 449 av J.-C. par Iktinos, architecte du Parthénon, il compte 34 colonnes et une frise sur le côté est, dépeignant neuf des douze travaux d'Hercule. En 1300, il devint l'église Agios Georgios.

    Temple d'Héphaïstos

     

    Il est 13h quand on quitte l'Agora Antique pour nous rendre au marché central. Changement radical d'ambiance... Nous commençons par le marché de viande et de poisson se situant dans le bâtiment historique. Véritable "festin" pour les sens, nous passons rapidement dans les allées. En effet, odeurs et vues de certains abats ne nous mettent guère en appétit, au contraire ! 

    Marché central d'Athènes

    A l'extérieur, les nombreux étals d'épices sont nettement plus alléchants ! Les sacs de toile débordent de piments, de roses séchées, de gingembre confit, d'amandes, de noisettes... De l'autre côté de la rue, fruits, légumes, olives, sont impeccablement rangés. Cette fois ce patchwork de couleurs et d'odeurs nous fait envie. Nous nous dirigeons vers Enastron, une autre adresse de resto toute proche donnée par Katerina.

    Marché central d'Athènes

    Encore une fois on se régale ! Nous prenons ensuite le métro direction le musée national d'archéologie. Malheureusement, samedi Saint oblige, à 16h nous trouvons porte close. Déçus, nous reprenons le métro jusqu'à la station Acropole. A quelques pas, nous rejoignons la porte d'Hadrien, majestueux monument en marbre pentélique. L'empereur romain Hadrien le fit ériger en 132, probablement pour commémorer la consécration du temple de Zeus Olympien tout proche. Les inscriptions montrent que la porte servait aussi de séparation entre la ville antique et la ville romaine. Au nord-ouest, on lit sur la frise : "Voici Athènes, ancienne cité de Thésée" ; et au sud-ouest : "Voici la ville d'Hadrien, et non de Thésée".

    Porte d'Hadrien

    Puis, de nouveau, nous devons nous contenter d'admirer le temple de Zeus Olympien à travers les grilles... Le plus grand temple de Grèce, également appelé l'Olympéion, est, comme son nom l'indique, consacré à Zeus, le dieu suprême. Sa construction, sur la rive ouest de la rivière Illissos, commença au VIe siècle av J.-C. sous Pisistrate. Elle fut abandonnée par manque de fonds. Divers dirigeants nourrirent l'ambition de l'achever. Ce fut finalement Hadrien qui y parvint en 131, la construction s'étalant donc sur 700 ans ! A son achèvement, Hadrien fit placer l'une des plus grosses statues du monde - un Zeus géant en or et ivoire - dans la cella, sans omettre de faire élever à côté une statue tout aussi gigantesque de lui-même. Le temple fut pillé par les envahisseurs barbares au IIIe siècle, puis abandonné. Le temple impressionne par les dimensions de ses colonnes corinthiennes, dont 15 subsistent sur les 104 qui s'élevaient à l'origine : 17 m de hauteur et 1,7 m de diamètre à la base. La colonne à terre fut renversée par un coup de vent en 1852. 

    Temple de Zeus Olympien

    A quelques minutes de marche, nous découvrons ensuite le stade des Panathénées. Egalement appelé Kalimarmaron ("beau marbre"), ce stade grandiose de 70 000 places s'étend à la jonction de deux collines boisées. Il vit le jour au IVe siècle av J.-C. pour accueillir les compétitions athlétiques des Panathénées. Lors de l'investiture d'Hadrien, en 120, un millier d'animaux sauvages y aurait été sacrifié. En 144, le richissime rhéteur Hérode Atticus fit reconstruire les gradins en marbre pentélique. Une piste de course entoure l'espace central destiné aux manifestations sportives.

    Stade des Panathénées

    Nous terminons l'après-midi, non loin du stade, dans le Jardin National. Là, nous nous reposons sur un banc, à l'ombre et au calme. Délicieux refuge lors de journées chaudes comme aujourd'hui, le Jardin National est l'ancien jardin royal, dessiné au XIXe siècle par la reine Amalia. On y trouve une vaste aire de jeux, un joli bassin investi par les canards et un café ombragé.

    Parlement

    En regagnant la station de métro toute proche du Parlement, nous croisons la relève de la Garde. La tombe du soldat inconnu, dans l'avant-cour du Parlement, est gardée par les evzones, ces gardes présidentiels dont les uniformes composés de la fustanelle (courte jupe blanche plissée) et de chaussures à pompon s'inspirent de la tenue des klephtes (bandits montagnards qui jouèrent un rôle important dans la guerre d'Indépendance).

    Garde du Parlement

    Nous rentrons à l'appartement où nous dînons et nous reposons avant de ressortir en fin de soirée. En effet, afin de profiter de ce samedi Saint, il est conseillé de se rendre sur la colline du Lycabette. Du haut de ses 278 m, le Lycabette domine le centre d'Athènes, offrant une vue superbe jusqu'à la mer. A son sommet, un restaurant côtoie la petite église Saint-Georges. Ce soir, veille du dimanche de Pâques, toutes les églises vont célébrées une messe suivie d'une veillée avec lumières et feux d'artifice à minuit. Nous nous rendons au pied de la colline en métro, en revanche, le retour se fera exclusivement à pied, les transports en commun terminant leur service exceptionnellement entre 22h et 23h... On a regardé sur Google Maps, il faudra compter 45 minutes de marche. C'est donc en toute connaissance de cause que nous entamons l'ascension de la colline. Nous sommes loins d'être seuls. On trouve une place sur les marches juste en-dessous de la petite église. Nous avons une vue magnifique sur Athènes et notamment l'Acropole. C'est déjà un magnifique spectacle de lumière. Puis, à partir de 23h, tour à tour, les églises d'Athènes et des alentours vont se relayer pour nous offrir un spectacle inédit. Cloches, coups de canons, feux d'artifices, fusées d'alerte rouge, chants byzantins... Chaque paroisse rivalise pour notre plus grand plaisir. Puis vient le tour de notre petite église et les fidèles, bougies à la main, se répartissent tout le long du chemin qui serpente jusqu'au sommet de la colline. Nous profitons du spectacle puis redescendons et commençons notre périple retour jusqu'à notre appartement. Nous traversons quelques quartiers où l'heure tardive et les personnes les fréquentant nous font accélérer le pas ! Arrivés à bon port, on ne tarde pas à se mettre au lit, d'autant que nous avons prévu de nous lever pas trop tard demain, ou plutôt tout à l'heure...

    Vue depuis le Mont du Lycabette


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  • Ce matin, nous avons mis le réveil afin d'être à l'heure pour assister à la relève de la garde du Parlement. Celle-ci a lieu toutes les heures mais le dimanche à 11h la cérémonie est un peu plus importante et s'accompagne notamment d'une fanfare. Mais avant de quitter l'appartement, nous dégustons la brioche de Pâques achetée la veille. Afin de commémorer le dernier repas du Christ, des oeufs sont cuits et teintés de rouge. C'est ainsi que nombre de commerces vendent des boîtes d'oeufs rouges (on en trouve aussi de toutes les couleurs en grande surface). Ces oeufs rouges sont également placés au centre des brioches de Pâques. Les oeufs symbolisent la vie tandis que le rouge représente le sang du Christ. Le dimanche, petits et grands s'amusent à les faire "craquer" en les cognant les uns contre les autres, dans d'étonnants combats. Et la victoire revient à celui qui parvient à casser les deux bouts de l'oeuf de son adversaire sans casser le sien.

    Brioche de Pâques

    C'est donc un peu avant 11h que nous trouvons une place au milieu de la foule déjà présente. Le hic, c'est que le soleil tape déjà fort et que plus le temps passe, plus nous sommes nombreux à nous presser devant les marches où les gardes, figés, attendent leur relève. Le militaire chargé de contenir la foule demande alors de reculer afin de laisser un passage, nous laissant encore plus agglutinés. Je n'y tiens plus et préfère m'éloigner. Finalement, la relève arrive, sans fanfare, passant juste devant nous. Mais aussitôt la foule se referme derrière les trois hommes venus prendre leur tour de garde. C'est tout ce que nous verrons de la relève ! On aurait dû faire la grasse mat'...

    On se dirige ensuite vers la cathédrale afin d'en découvrir l'intérieur. Elle n'est guère plus accessible que la veille. Une importante foule est venue écouter messe et chants religieux... Nous nous faufilons et nous mêlons quelques instants aux fidèles.

    En ce dimanche de Pâques, commerces, musées, sites, tout est fermé. Initialement, j'avais prévu de préparer un pique-nique et de passer la journée, tranquilles, sur la colline de Philopappos. Repos, lecture, le fiu grec, en somme, me paraissait être un programme adapté pour faire suite aux deux journées précédentes, particulièrement chargées... Mais Laurent évoque l'envie de voir le port du Pirée. On change donc nos plans et en moins de temps qu'il le faut pour l'écrire, nous voilà à bord du métro, direction le Pirée. Nous commençons à marcher le long des quais du plus grand port de passagers d'Europe. Quinze millions de personnes transitent ici chaque année. Mais aujourd'hui, là aussi, l'activité est ralentie ! Le port est immense, le soleil brûle encore un peu plus nos peaux déjà rougies ces deux derniers jours, et il y a peu à voir. Trois édifices religieux retiennent tout de même notre attention : l'église Saint-Nicolas, l'église Sainte-Spyridon et l'église de la Sainte-Trinité. Fermées, on se contente d'en admirer l'extérieur...

    Eglise Saint-Nicolas

     

    Eglise Sainte-Spyridon

     

    Eglise de la Sainte-Trinité

    On fatigue, on commence à avoir faim, on part donc à la recherche d'un endroit où manger et se détendre au frais. Mais, là aussi, rien n'est ouvert ! On rebrousse donc chemin... jusqu'à notre point de départ : seuls les commerces entourant la station de métro sont ouverts. Après avoir choisi plusieurs spécialités salées et sucrées, nous nous installons dans la salle à l'étage d'une  boulangerie pâtisserie. Pour la suite, le guide propose deux options : un bus fait le tour de la presqu'île surplombant les fortifications antiques du port, ou bien un trolleybus (à mi-chemin entre le bus et le tramway) peut nous conduire au petit port naturel de Mikrolimano. Ne nous voyant pas tenir 45 minutes dans un bus non climatisé, juste après le repas, donc à lutter contre l'envie de faire une sieste, nous optons pour la deuxième solution : Mikrolimano. Après 30 minutes - services de transports réduits - le trolleybus arrive enfin. En plus du port principal, le Pirée compte deux petits ports de Plaisance. Nous passons le premier, la marina Zéas, et arrivons au second, Mikrolimano. En descendant, nous nous rendons vite compte que nous n'allons pas y trouver le petit coin calme, à l'ombre et en bord de mer que nous y étions venus chercher. Ici, pas de plage, l'intégralité de la baie est occupée par des restaurants donnant directement sur la mer... Sympa quand il s'agit de venir manger, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. Aucun accès direct à la mer ! Nous aurions dû nous arrêter à la marina Zéas mais reprendre minimum 30 minutes d'attente pour faire marche arrière nous enchante guère. Décidément, cette journée n'est pas une réussite. On préfère donc rentrer se reposer et se rafraîchir à l'appartement !

    En fin d'après-midi, reposés, nous reprenons le métro et nous dirigeons vers la colline de Philopappos. Avec ses quelques 70 hectares couverts de pins, d'oliviers et de caroubiers, ses trois collines - celle des Muses, celle des Nymphes et la Pnyx - offrant des vues sublimes sur la ville et l'Acropole ainsi qu'un panorama magnifique de l'Attique et du Golfe Saronique, nous regrettons vite de ne pas avoir suivi le programme initial... Habité de la préhistoire à l'époque postbyzantine, c'est, d'après Plutarque, le lieu où s'affrontèrent Thésée et les Amazones. Nous remontons l'avenue pavée de marbre, dessinée par l'architecte grec Dimitris Pikionis qui a voulu émouvoir le visiteur avec ses parcours en pleine nature. C'est réussi !

    Route Dimitris Pikionis

    Un sentier, entre les pins, nous conduit à un dédale de salles sculptées dans la roche. C'est là, d'après la légende, que Socrate aurait été emprisonné et aurait avalé la cigüe. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, des pièces de l'Acropole et du musée national d'archéologie auraient été dissimulées ici, à l'abri derrière une paroi. Puis nous grimpons au sommet de la colline où trône le monument de Philopappos de 12 m de haut, érigé en 114-116 en l'honneur du consul Julius Antiochus Philopappos, consul et administrateur romain. La vue à 360° est époustouflante !

    Vue de l'Acropole depuis la colline de Philopappos

    Vue depuis la colline de Philopappos

    Là, nous nous installons sur un banc pour attendre le coucher du soleil. 

    Coucher de soleil depuis la colline de Philopappos

    Coucher de soleil depuis la colline de Philopappos

    Nous ne redescendons pas tout de suite de la colline. Nous profitons de la magie du lieu et attendons que monuments et quartiers de la capitale s'illuminent tour à tour...

    L'Acropole s'illumine...

    L'Acropole, phare dans la nuit !

    Au pied de la colline, nous nous arrêtons un instant devant l'église Agios Dimitrios Loumbardiaris, du XVIe siècle, et qui doit son nom à une pièce d'artillerie, la "lombarde", avec laquelle les fidèles rassemblés dans l'église furent menacés par une garnison turque, miraculeusement foudroyée. L'église abrite des sols en marbre, un toit en bois et de nombreuses icônes et fresques. 

    Eglise Agios Dimitrios Loumbardiaris

    Nous regagnons le centre animé d'Athènes à la recherche d'un restaurant où prendre notre dernier dîner athénien... Katerina nous a donné une dernière adresse, malheureusement, en ce dimanche soir de Pâques, c'est fermé. Difficile d'échapper aux pièges à touristes qui, eux, sont bien ouverts... Nous ne ferons donc pas de grand repas mais nous rentrons à l'appartement, tout de même repus !


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  • Valises bouclées, il est 9h30 lorsque nous quittons l'appartement à destination de l'aéroport. Les contrôles passés, nous prenons un petit-déjeuner. Puis à midi, nous embarquons à bord de l'avion qui nous conduit à Mykonos, une des 250 îles de l'archipel des Cyclades. Après un atterrissage rebondissant, nous récupérons la voiture et nous dirigeons vers Chora. A la différence des autres Cyclades, la capitale de Mykonos n'est pas bâtie sur un promontoire rocheux : elle occupe un terrain plat en bord de mer. La seule manière de se protéger des pirates et du vent fut de créer un dédale de ruelles inextricables, où  nous flânons en attendant 16h. En effet, nous avons rendez-vous de l'autre côté de l'île, sur la plage Kalo Livadi, pour prendre possession de notre nouvel hébergement. C'est donc avec bonheur que nous patientons en nous perdant dans les ruelles bordées de maisons aux murs blanchis à la chaux et aux menuiseries bleues, typiques des Cyclades.

    Chora de Mykonos

     

    La ville regorge également de boutiques de mode, d'art, d'artisanat local, de souvenirs ainsi que de restos et d'églises.

    Une des nombreuses églises de Chora de Mykonos

    Avant de partir, nous découvrons, au loin, les fameux moulins emblématiques de Mykonos.

    Moulins de Chora de Mykonos

    Moulins de Chora de Mykonos

    Nous reviendrons découvrir de manière plus approfondie cette magnifique ville un peu plus tard, il est l'heure de récupérer les clés de notre nouveau chez nous. Antonis nous fait une rapide présentation des lieux, on va être comme des coqs en pâte ! On décide de ressortir faire deux trois courses et on récupère des pizzas pour ce soir et de quoi se faire un apéro sur notre magnifique terrasse. Celle-ci surplombe la plage Kalo Livadi, et nous sommes aux premières loges pour assister au superbe coucher de soleil. C'est dans cette ambiance de carte postale que nous terminons la soirée, en écoutant quelques notes de bossa nova...

    Vue de notre terrasse

    Apéro en terrasse, face au coucher de soleil

     


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