• Jour 3

    Après une nouvelle grasse matinée, nous retournons au centre historique où il nous reste encore de belles choses à découvrir. Nous commençons par prendre un café sur un rooftop dont la vue est imprenable sur l'Acropole et la place Monastiraki.

    Vue sur l'Acropole et la place Monastiraki depuis le rooftop

    Puis, nous visitons la bibliothèque d'Hadrien, édifiée en 132 par l'empereur Hadrien. Elle fut l'un des plus somptueux bâtiments publics avant sa destruction par les Hérules en 267. Elle comportait une cour intérieure bordée de 100 colonnes et dotée d'un bassin central, des salles de lecture et de musique et d'un théâtre.

    Bibliothèque d'Hadrien

    Nous poursuivons notre parcours par l'Agora Antique. Coeur de l'Athènes antique, c'était le centre de la vie administrative, politique, commerciale et sociale. Place publique au VIe siècle av J.-C., elle fut dévastée par les Perses en 480 av J.-C., mais immédiatement reconstruite. Socrate y exposait sa philosophie et, en 49, Saint-Paul y prêcha le christianisme. Elle survécut jusqu'en 267, date à laquelle elle fut détruite par les Hérules. Les Turcs bâtirent un quartier résidentiel sur le site, qui fut démoli par les archéologues après l'indépendance de 1830, puis fouillé jusqu'aux niveaux du néolithique. Nous commençons la visite par le portique (stoa en grec) d'Attale qui servit de toute première galerie marchande. Construit par le roi Attale II de Pergame (159-138 av J.-C.), ce majestueux stoa sur deux niveaux compte 45 colonnes doriques au rez-de-chaussée et des colonnes ioniques dans la galerie supérieure. Il fut reconstruit à l'identique entre 1953 et 1956 par l'American School of Archaeology. Sa façade d'origine était peinte en bleu et rouge.

    Portique d'Attale

    Situé au rez-de-chaussée du portique d'Attale, le musée de l'Agora permet de se familiariser avec le site, notamment grâce à une maquette de l'Agora. Il met l'accent sur la naissance de la démocratie athénienne et expose une riche collection d'objets découverts sur place. On y admire les premiers bulletins de vote, une horloge antique, des pièces de monnaie et des figures en terre cuite. Les objets les plus anciens datent de 4000 ans av J.-C.

    Maquette de l'Agora Antique

    Le péristyle du stoa recèle des statues en marbre et en bronze, datant du Ve siècle av J.-C. au IIIe siècle, et représentant les dieux grecs.

    Une des nombreuses statues du musée de l'Agora

    Nous poursuivons la visite du site par l'église des Saints-Apôtres. Cette charmante petite église byzantine fut édifiée au début du Xe siècle pour commémorer l'enseignement de Saint-Paul dans l'Agora. Elle subit de nombreux remaniements sous la domination ottomane. Entre 1954 et 1957, elle fut dépouillée de ses ajouts du XIXe siècle et restaurée sous son aspect d'origine. Elle contient de jolies fresques byzantines provenant d'une église détruite.

    Eglise des Saints-Apôtres

    Nous continuons à déambuler dans cet immense site arboré. Nous profitons des magnifiques panoramas sur l'Acropole et l'Agora tout en imaginant la magnificience passée. Nous apprécions la quiétude du lieu.

    Vue d'ensemble sur l'Agora et l'Acropole

    Nous approchons du temple d'Héphaïstos qui surplombe le site.

    Au pied du temple d'Héphaïstos

    Le temple d'Héphaïstos est le temple dorique le mieux préservé du pays. Ce joyau dédié à Héphaïstos, dieu du feu, était entouré de fonderies et de forges. Bâti en 449 av J.-C. par Iktinos, architecte du Parthénon, il compte 34 colonnes et une frise sur le côté est, dépeignant neuf des douze travaux d'Hercule. En 1300, il devint l'église Agios Georgios.

    Temple d'Héphaïstos

     

    Il est 13h quand on quitte l'Agora Antique pour nous rendre au marché central. Changement radical d'ambiance... Nous commençons par le marché de viande et de poisson se situant dans le bâtiment historique. Véritable "festin" pour les sens, nous passons rapidement dans les allées. En effet, odeurs et vues de certains abats ne nous mettent guère en appétit, au contraire ! 

    Marché central d'Athènes

    A l'extérieur, les nombreux étals d'épices sont nettement plus alléchants ! Les sacs de toile débordent de piments, de roses séchées, de gingembre confit, d'amandes, de noisettes... De l'autre côté de la rue, fruits, légumes, olives, sont impeccablement rangés. Cette fois ce patchwork de couleurs et d'odeurs nous fait envie. Nous nous dirigeons vers Enastron, une autre adresse de resto toute proche donnée par Katerina.

    Marché central d'Athènes

    Encore une fois on se régale ! Nous prenons ensuite le métro direction le musée national d'archéologie. Malheureusement, samedi Saint oblige, à 16h nous trouvons porte close. Déçus, nous reprenons le métro jusqu'à la station Acropole. A quelques pas, nous rejoignons la porte d'Hadrien, majestueux monument en marbre pentélique. L'empereur romain Hadrien le fit ériger en 132, probablement pour commémorer la consécration du temple de Zeus Olympien tout proche. Les inscriptions montrent que la porte servait aussi de séparation entre la ville antique et la ville romaine. Au nord-ouest, on lit sur la frise : "Voici Athènes, ancienne cité de Thésée" ; et au sud-ouest : "Voici la ville d'Hadrien, et non de Thésée".

    Porte d'Hadrien

    Puis, de nouveau, nous devons nous contenter d'admirer le temple de Zeus Olympien à travers les grilles... Le plus grand temple de Grèce, également appelé l'Olympéion, est, comme son nom l'indique, consacré à Zeus, le dieu suprême. Sa construction, sur la rive ouest de la rivière Illissos, commença au VIe siècle av J.-C. sous Pisistrate. Elle fut abandonnée par manque de fonds. Divers dirigeants nourrirent l'ambition de l'achever. Ce fut finalement Hadrien qui y parvint en 131, la construction s'étalant donc sur 700 ans ! A son achèvement, Hadrien fit placer l'une des plus grosses statues du monde - un Zeus géant en or et ivoire - dans la cella, sans omettre de faire élever à côté une statue tout aussi gigantesque de lui-même. Le temple fut pillé par les envahisseurs barbares au IIIe siècle, puis abandonné. Le temple impressionne par les dimensions de ses colonnes corinthiennes, dont 15 subsistent sur les 104 qui s'élevaient à l'origine : 17 m de hauteur et 1,7 m de diamètre à la base. La colonne à terre fut renversée par un coup de vent en 1852. 

    Temple de Zeus Olympien

    A quelques minutes de marche, nous découvrons ensuite le stade des Panathénées. Egalement appelé Kalimarmaron ("beau marbre"), ce stade grandiose de 70 000 places s'étend à la jonction de deux collines boisées. Il vit le jour au IVe siècle av J.-C. pour accueillir les compétitions athlétiques des Panathénées. Lors de l'investiture d'Hadrien, en 120, un millier d'animaux sauvages y aurait été sacrifié. En 144, le richissime rhéteur Hérode Atticus fit reconstruire les gradins en marbre pentélique. Une piste de course entoure l'espace central destiné aux manifestations sportives.

    Stade des Panathénées

    Nous terminons l'après-midi, non loin du stade, dans le Jardin National. Là, nous nous reposons sur un banc, à l'ombre et au calme. Délicieux refuge lors de journées chaudes comme aujourd'hui, le Jardin National est l'ancien jardin royal, dessiné au XIXe siècle par la reine Amalia. On y trouve une vaste aire de jeux, un joli bassin investi par les canards et un café ombragé.

    Parlement

    En regagnant la station de métro toute proche du Parlement, nous croisons la relève de la Garde. La tombe du soldat inconnu, dans l'avant-cour du Parlement, est gardée par les evzones, ces gardes présidentiels dont les uniformes composés de la fustanelle (courte jupe blanche plissée) et de chaussures à pompon s'inspirent de la tenue des klephtes (bandits montagnards qui jouèrent un rôle important dans la guerre d'Indépendance).

    Garde du Parlement

    Nous rentrons à l'appartement où nous dînons et nous reposons avant de ressortir en fin de soirée. En effet, afin de profiter de ce samedi Saint, il est conseillé de se rendre sur la colline du Lycabette. Du haut de ses 278 m, le Lycabette domine le centre d'Athènes, offrant une vue superbe jusqu'à la mer. A son sommet, un restaurant côtoie la petite église Saint-Georges. Ce soir, veille du dimanche de Pâques, toutes les églises vont célébrées une messe suivie d'une veillée avec lumières et feux d'artifice à minuit. Nous nous rendons au pied de la colline en métro, en revanche, le retour se fera exclusivement à pied, les transports en commun terminant leur service exceptionnellement entre 22h et 23h... On a regardé sur Google Maps, il faudra compter 45 minutes de marche. C'est donc en toute connaissance de cause que nous entamons l'ascension de la colline. Nous sommes loins d'être seuls. On trouve une place sur les marches juste en-dessous de la petite église. Nous avons une vue magnifique sur Athènes et notamment l'Acropole. C'est déjà un magnifique spectacle de lumière. Puis, à partir de 23h, tour à tour, les églises d'Athènes et des alentours vont se relayer pour nous offrir un spectacle inédit. Cloches, coups de canons, feux d'artifices, fusées d'alerte rouge, chants byzantins... Chaque paroisse rivalise pour notre plus grand plaisir. Puis vient le tour de notre petite église et les fidèles, bougies à la main, se répartissent tout le long du chemin qui serpente jusqu'au sommet de la colline. Nous profitons du spectacle puis redescendons et commençons notre périple retour jusqu'à notre appartement. Nous traversons quelques quartiers où l'heure tardive et les personnes les fréquentant nous font accélérer le pas ! Arrivés à bon port, on ne tarde pas à se mettre au lit, d'autant que nous avons prévu de nous lever pas trop tard demain, ou plutôt tout à l'heure...

    Vue depuis le Mont du Lycabette


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