• Jour 3

    Il n'est pas 5h45 que nous sommes à bord du taxi qui nous amène en 15 minutes à la station de bus où il nous faut être 1h avant le départ faute de voir nos places achetées sur internet attribuées à d'autres touristes... On enregistre les bagages et à 7h pétantes, comme prévu, le bus quitte La Havane pour Cienfuegos. Climatisation à fond, sièges peu confortables, nids de poule, difficile de terminer notre nuit ! On en profite donc pour admirer la campagne cubaine et ses plantations de cannes à sucre, manguiers, bananes...

    250 km et presque 4h plus loin nous arrivons à Cienfuegos. Encore 1 km à pied sous un soleil au zénith et nous prenons possession de notre nouvelle casa. Il est 12h30 et nous avons programmé une visite guidée de la ville à 14h, nous demandons donc conseil à notre hôte pour déjeuner sur le pouce. Il nous conduit à un resto tout proche qui s'avère bondé. Bon signe quant à la qualité de la cuisine mais pas sûr que le service soit rapide... On nous propose intérieur ou extérieur, redoutant la chaleur on opte pour l'intérieur : mauvaise pioche ! On nous installe dans une petite pièce où le nombre de personnes présentes (8 nous compris) dépassent le nombre de m² qu'elle contient ! A l'étroit donc et frigorifiés grâce à la trop grande efficacité de la clim, nous patientons plus d'une heure. Toujours pas de plats à l'horizon, l'heure de notre visite approche, j'insiste auprès du serveur sur le fait que nous devons partir dans 30 minutes. Sa mine aussi déconfite que le contenu de nos assiettes nous laisse peu optimistes ! Finalement, c'est en 15 minutes que nous allons devoir avaler nos plats. Mon porc sauté aux saveurs asiatiques s'avère d'excellente facture. Dommage que je ne puisse pas prendre le temps de le savourer. Mais c'est encore plus difficile pour Laurent qui a commandé une paella. Celle-ci baigne dans une "soupe" brûlante et le contenant en terre cuite en maintient la chaleur avec beaucoup d'efficacité. C'est donc la bouche en feu et à la moitié de son plat qu'il abdique.

    Nous rejoignons alors Marysol, notre guide pour l'après-midi, qui nous attend devant notre casa. A peine le temps de récupérer casquettes et bouteille d'eau et nous grimpons dans le taxi local : sorte de carriole où deux bancs se font face tirée par un scooter. Notre chauffeur nous amène tout au bout de l'artère principale au Palacio de Valle. Construit en 1917 par un homme d'affaires espagnol, il s'agit d'un palais dont le style dominant est oriental. Marbre de Carrare, céramiques vénitiennes, lustres en cristal européen furent importés pour orner ce magnifique édifice. Aujourd'hui, il abrite un restaurant. Marysol nous conduit sur la terrasse au sommet du palais où l'on déguste un cocktail en profitant de la sublime vue qui s'offre à nous sur la baie de Cienfuegos.

    Palacio de Valle

    Vue sur la baie de Cienfuegos depuis le Palacio de Valle

    Palacio de Valle

    Nous reprenons ensuite notre taxi qui nous ramène dans le centre historique en empruntant le prado. Le long de cette artère principale, on peut admirer quelques palais, anciens casinos de la mafia américaine implantée ici à l'époque de Batista et qui subsistèrent jusqu'à la révolution... Certains ont été rénovés, notamment le Palacio Azul, reconverti aujourd'hui en petit hôtel d'état.

    Nous abandonnons le taxi pour continuer à pied dans le quartier historique. Nous arrivons rapidement sur le Parque José Marti, la grande place principale de Cienfuegos entourée d'importants édifices de la fin du XIXe et du début du XXe. L'ensemble, bien préservé, a été classé par l'Unesco en 2005 au patrimoine mondial de l'humanité. Au sol, entre la statue centrale de José Marti et la cathédrale, une rosace de 2m de diamètre, représentant la baie de Cienfuegos, indique l'endroit exact où Jean-Louis de Clouet marqua les limites de la fondation de la colonie française en 1819. Marysol en profite pour nous expliquer comment ce Bordelais avait quitté la Louisiane après sa cession par Napoléon aux Etats-Unis pour se mettre alors au service de l'Espagne et devenir le gouverneur de la ville, qui fut baptisée Cienfuegos en 1830 en hommage au capitaine général de l'île, José Cienfuegos y Jovellanos.

    Jean-Louis de Clouet

    Statue de José Marti

    Nous faisons ensuite le tour de la place pour admirer les beaux édifices qui l'entourent : la cathédrale, le colegio San Lorenzo, le teatro Tomas Terry où le grand Caruso est venu faire quelques vocalises, le Palacio Ferrer aux murs bleu ciel et à la façade ornée de colonnes et balcons sculptés, le museo provincial de Cienfuegos et le Palacio de Gobierno. Marysol n'hésite pas à nous faire entrer dans ces différents lieux pour nous éclairer sur leur histoire et leur architecture.

    Teatro Tomas Terry (à gauche) et Colegio San Lorenzo (à droite)

    Museo Provincial (à gauche) et Palacio Ferrer (à droite)

    Nous remontons ensuite la très touristique calle 29 qui fait la part belle aux boutiques d'artisanat et de souvenirs et nous conduit jusqu'au port où Marysol nous montre les traces de l'activité importante qui jadis fit la fortune de Cienfuegos entre exploitation du sucre et des esclaves.

    Avant de nous quitter, Marysol nous recommande un resto en bord de mer où nous réservons pour dîner. En attendant, nous retournons dans une galerie de peinture où plusieurs tableaux ont retenu notre attention. Malheureusement, les prix sont élevés et très (trop) peu négociables. On revient sur le port s'attabler à la terrasse d'un café, l'occasion pour moi de siroter ma première piña colada sans alcool. Quel régal ! Ce ne sera sûrement pas la dernière...

    Un pélican...

    L'heure venue, nous nous rendons au "Brise de mer" où service et découverte culinaire ne sont pas au rendez-vous. Seule consolation, un groupe de qualité anime la soirée. Fatigués, nous rentrons prendre une bonne douche et passer une bonne nuit de sommeil... ou pas !


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